Critique : La trilogie Eisenhorn de Dan Abnett, chez Blibliothèque Interdite.
jeudi 17 juillet 2008
par Usagi3

Pour changer, on va parler littérature !! Ho, rassurez-vous, on ne va pas s’essayer à la Comédie Humaine, mais on va regarder la trilogie de l’Inquisiteur Eisenhorn, éditée en français par la Bibliothèque Interdite et écrite par Dan Abnett.

La réputation de cette trilogie la précédait, et histoire de cadrer le bouzin, il s’agit de ma première lecture de romans made in Games Workshop.

On parle style d’abord ? Ben il est clair que Mr Abnett n’est pas un écrivain. Paf, c’est dit. Pas de figures de styles, pas de métaphores alambiquées... Ou alors on a vachement perdu à la traduction, ce qui reste une possibilité. On sent que Dan Abnett se force à décrire, notamment les lieux. Cela donne des paragraphes entiers de descriptions, certes intéressants, mais complètement déconnectés du reste du bouquin. Ce qui rend lesdites description un rien pénibles à lire : on sent le rajout pour faire genre, et on a envie de passer à la suite de l’histoire proprement dite. Autre défaut notable, la tendance à l’overdose de cliff-hangers... Tous les chapitres se terminent invariablement par une phrase ou un évènement plus ou moins inattendu destiné à scotcher le lecteur. C’est comme dans 24h chrono, la série TV : comme tu sais que c’est écrit dans le cahier des charges que tu dois être surpris à la fin du chapitre/de l’épisode, ça a tendance à ne plus trop fonctionner, voire à énerver un brin. Encore du truc qui fait tâche, histoire de dépayser un max le lecteur, Mr Abnett use et abuse de mots inventés. Artifice du pauvre, inutile de surcroît vu qu’il n’y en a ici nul besoin... Voir plus loin.

Ceci dit, s’il n’est pas un écrivain, Mr Abnett est un remarquable scénariste. Les évènements s’enchaînent sans temps morts, les personnages disposent d’une psychologie travaillée (bien qu’un rien caricaturale) et se révèlent très attachants. L’univers est parfaitement retranscrit, on sent le passionné (ou le rat de bibliothèque qui a fait des tonnes de recherches, je pencherais pour la 1ère solution). Les décors de l’action (toujours très bien décrite d’ailleurs) obéissent à la règle d’or des James Bond : tous plus exotiques les uns que les autres. Et ça fonctionne très très bien. Il y a là une vraie recherche et un vrai travail sous-jacent, qui ne paraît pas à la lecture mais qui impressionne vachement en arrière-plan : quelle imagination et quel sens de la mise en scène ! On sent bien le scénariste de comics qui se cache derrière Dan Abnett. Bref, lieux fouillés, excellente description de l’action, personnages archétypaux mais attachants, c’est plutôt tout bon !

Et l’histoire, alors ? On nous propose de suivre les enquêtes de Gregor Eisenhorn, membre de l’Inquisition Impériale, et de sa suite d’acolytes, savants, interrogateurs and co. C’est donc une véritable plongée dans tout ce que l’univers de Warhammer 40000 a de plus sordide, le tout à l’échelle humaine, et vous savez quoi ? On en redemande. Il s’agit d’une trilogie, et tous les principes de la chose sont présents : les personnages évoluent, l’échelle des dangers aussi, les enjeux également. Mr Abnett se paye même le luxe d’obéir à la règle dite d’Okuto no Ken (Ken le survivant en VF) : pour que le lecteur/spectateur tremble pour les personnages lors d’un affrontement, il faut des morts chez les héros. Du coup, la moindre scène d’action est susceptible de basculer dans le drame, et de l’action, ma bonne dame, il y en a plein dans ces bouquins ! Ho, no panic, c’est de l’action toujours parfaitement justifiée par des enquêtes, de l’implication personnelle, quelque chose de tangible.

Après avoir tenté de rester objectif, voici la part de subjectivité indispensable dans toute critique. Quoi que j’en ai pensé ? Ben j’ai bien aimé. C’est à mi chemin entre la littérature de gare (style littéraire sommaire, cliff-hangers à go-go) et la SF nerveuse et inventive (excellentes scènes d’action, décors typiques de 40k tout en étant très originaux - encore une fois, respect sur ce point Mr Abnett !). L’univers ousky a que la guerre du 41ème millénaire est très bien retranscrit, et quand on sait qu’il y a une suite (qui se focalise sur Ravenor, Inquisiteur disciple d’Eisenhorn) et que j’ai hâte de la voir traduite en bon françois, c’est bon signe !

Vous êtes fans de l’univers de 40k ? Foncez, c’est du bon, vous ne serez pas déçu.

Post Scriptum :
Soutenez-nous en vous faisant plaisir ! Commandez en ligne depuis notre site chez l’Alchimiste, vous ne payerez pas plus cher, vous bénéficierez de tous leurs avantages (remise de 5%, frais de ports fixes de 6€, franco de port à partir de 60€), et nous toucherons 8% de votre commande pour acheter plein de choses et vous en faire bénéficier ! Merci !
Signatures: 0
Date Nom Sites Web Message