Petite introduction au scratch-build
lundi 12 mai 2008
par Yann

Pour tous les gens pas complètement atteint par le virus du hobby Games Workshop, il est utile de donner une petite définition du scratch-build (ouh, le pas beau anglicisme). Cela consiste à réaliser de ses propres mains, avec ses propres moyens, des maquettes d’engins de guerre du 40éme millénaire. Tout l’art du scratch-build est que celles-ci ressemblent le plus possible à quelque chose de proche des modèles originaux (maquettes games, forgeworld ou illustration). Le scratch-build permet d’assouvir la passion du modélisme qui sommeille en vous ou plus prosaïquement vous permettre de faire des économies. Cet article se veut être une petite introduction à cette pratique issue de mon expérience personnelle.

Partie 1 : L’équipement

La première question qu’il faut se poser quand on envisage de commencer le scratch-build est : quel sera le matériau de base de ma création. La liste des possibilités est longue : papier, carton fort, carton plume, carte plastique, bois, métal.

D’un point de vue pratique, j’exclurais d’emblée le métal, le bois et papier, soit pour la difficulté à les travailler, soit pour leur trop grande fragilité. De mon point de vue seul le carton plume et la carte plastique présente un intérêt pour la construction de la structure. Le carton fort et le carton fin (boite de céréales) pouvant être utilisé pour le texturage du modèle.

Le carton plume (arts et créations : boulevard d’Austrasie ou un magasin d’art : rue des Carmes (le tout à Nancy)) est un matériau idéal pour construire des maquettes présentant des volumes fermés présentant des géométries simples tels que les chars space marines, les chars impériaux et plus généralement tout les bidules super lourd que l’on voudrait aligner dans une partie d’apocalypse. D’un autre côté, la carte plastique (revendeur sur Nancy : atelier de maquettes, 108 rue de la colline (toujours à Nancy)) permet d’avoir un niveau de finition supérieur dans le cas d’un véhicule ouvert comme les truks et traks orks, les antigrav eldar noirs ou les plates-formes d’artillerie impériales.

De la colle est inévitablement nécessaire pour assembler tout cela. Le carton plume peut se coller à la colle à bois (PVA) ou à la super-glue (spécial matériau poreux). La carte plastique se colle bien à la super glue ou encore mieux au dichlorométhane. Il existe cependant un appareil qui permet de collé assez fortement tout cela : c’est le pistolet à colle. Outil permettant de faire fondre des bâtonnets de plastique qui en refroidissant font office de colle. Avantage : ça colle fort à peu près tout sauf le métal assez rapidement. Défaut : la finition peut parfois laisser à désirer quand on n’a pas l’habitude.

Moi j’adore cet engin qui donne, selon moi, de très bons résultats. En plus de cet outil, je conseille d’être équipé d’un bon cutter, d’une scie à métaux (avec une boîte à onglet en option) d’un jeu de limes, d’une pince coupante, d’une bonne paire de ciseaux, d’épingles, d’un poinçon et d’un marteau (en cas d’usage de carte plastique).

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Quelques outils bien utiles

Ensuite au niveau des matériaux de base, avoir plusieurs épaisseur de carton plume et de carte plastique ne peut pas nuire. Histoire de répartir les rôles : du carton plume d’une épaisseur de 10 mm, 5 mm et 3 mm et de la carte plastique de 2 mm, 1 mm et 0,5 mm.

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Différentes épaisseurs de carte plastique et de carton plume

Enfin pour les détails, des pailles, des pics à brochette, des morceaux de formes diverses et intéressantes et surtout une bonne boîte de rabiots seront utiles. La photo montrant : des ressorts servant d’attaches dans les supermarchés, des tubes et joncs Evergreen, des baguettes de balsa, des pics à brochettes, des cure-dents et des perles en bois de tailles variées.

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Bidules pouvant servir à la finition

Partie 2 : Le patron et l’assemblage des volumes

Il pourrait, en théorie, être possible de réaliser un modèle à l’œil à partir de rien mais l’expérience montre qu’il est toujours préférable de travailler à partir d’un patron. Ce patron devra soit être réalisé par vous-même ou alors être récupéré sur internet. Je n’expliquerais pas ici de procédure pour réaliser un patron, il n’y a en soit aucune difficulté (un brin de vision dans l’espace, de notion d’échelle, de respect des proportions et de l’opiniâtreté).

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le célèbre patron du titan scout warhound qui circule sur le net

Une fois le patron obtenu, il est nécessaire de le reproduire sur le matériau de base qui va être utilisé. Ici l’option du carton plume simplifie énormément les choses alors que la carte plastique nécessite plus de dextérité.

Il suffit de placer le patron sur une feuille de carton plume sous le patron et percer celui-ci d’épingle au intersection des lignes. (Même procédure avec la carte plastique mais avec poinçon et marteau, à moins que vous n’ayez des doigts bioniques)

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Séance vaudoue sur carton plume

Une fois cette étape faite, il suffit de relier les points ainsi matérialisés (avec un feutre à transparents pour la carte plastique). La plupart des patrons sont faits pour être plier et assembler mais ça n’est pas pratiquement possible avec du carton plume ou de la carte plastique. Le premier n’étant pas pliable de la sorte et le deuxième se casserait devant tant de contrainte. La méthode que je propose (particulièrement recommandé avec du carton plume est de couper tout les traits méthodiquement (voir la figure : partie inférieure de la tête du Warhound).

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Machoire du warhound en morceaux

A partir de là, il faut biseauter les pièces de sortes qu’on puisse les assembler harmonieusement, il faut avoir le volume final en tête (voir la figure suivante) :

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Opération de biseautage. Attention aux doigts !

Une fois toutes les pièces correctement biseautées, il suffit d’enduire les surfaces biseautées de colle chaude au pistolet à colle et d’assembler l’ensemble :

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Première étape de l’assemblage...
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... et la dernière.

Ici la finition n’est pas terrible : d’une part parce que je faisais un titan du chaos et que je savais que toutes les bavures serait corrigées par quelque chose de démoniaque et d’autre part parce que faire des photos du travail au fur et à mesure ne permet pas une concentration optimale.

Partie 3 : Les finitions des volumes

Pour cette étape, il y a trois grandes options : Premièrement, vos volumes n’ont pas besoin de finitions, ils sont nickels : cas rare, excellent travail, bravo. Deuxièmement, les volumes ont besoin de finitions mais celles-ci se doivent d’être discrètes (engins loyalistes), dans ce cas il va être nécessaire d’utiliser de carton fin pour habiller les arrêtes des volumes ou une pâte pour lisser ces arrêtes, ce peut être du green-stuff, de l’enduit de rebouchage ou de la pâte à modeler durcissante. Troisièmement, vous aller tellement habiller et texturer ces volumes qu’une finition à ce stade là du travail n’est pas utile (bienvenue chez le chaos et les orks).

La photo du haut montre comment il est possible d’habiller les angles d’un volume en carton plume avec des morceaux de cartons alors que sur le volume du bas toutes les zones noires ont été enduites d’enduit de rebouchage puis lissée.

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Jointures de finition réalisées en carton
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Coque de char super-lourd lissée à l’enduit

Partie 4 : Le détaillage

Une fois un beau volume obtenu, celui-ci ne rendra rien si il n’est pas correctement détaillé. Il y a des tonnes de choses à dire sur le détaillage, c’est à mon avis dans cette étape qu’on peu laisser libre cours à son imagination : la rigueur n’est plus de mise. On fait avec ce qu’on aime et ce qu’on a.

Un type de détail donne cependant un rendu très bien : ce sont les rivets. Pour les faire, j’utilise deux méthodes : comme d’habitude une pour le carton plume et une pour la carte plastique. Pour la carte plastique je coupe des petits bouts de joncs de styrène de 1,5 mm de diamètre que je colle ensuite à la super glue. La méthode pour le carton plume recycle les épingles utilisées pour la reproduction des patrons, elle est très simple : il suffit de les planter là où un rivet est souhaité comme dans l’image ci-dessous.

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Exemple de rivets réalisés avec des têtes d’épingles

Voilà quelques uns des trucs que j’utilise pour réaliser des gros engins pour 40k, il y en a plein d’autre et j’imagine que chacun a toute une gamme de trucs et astuces personnels. De toute façon, il y a une astuce pour chaque détail que l’on souhaite réaliser.

Pour finir voilà quelques réalisations récentes et anciennes :

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Un petit Leman Russ, une vieille réalisation
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Une batterie de canon séisme (grossiérement détaillée)
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Baneblade sous couché sans rivets, ni chenilles, ni canon démolisseur (pas encore)
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Thunderhawk sous couché en cours de restauration
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Warhound du chaos vue de face (sous couché)
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Warhound du chaos de côté

Comme vous pouvez le voir, je suis plus fan de l’assemblage que de la peinture dans laquelle je ne suis pas très doué.

En espérant que ce petit article vous aura donné envie de vous mettre au scratch-build. C’est bien plus rapide qu’on ne le pense en plus : pour le Warhound du chaos, il n’a fallu qu’une vingtaine d’heure de travail pour faire la figurine (hors peinture), ça donne envie.

Yann

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