Critique du jeu Battlelore, de Days of Wonder : partie 1
vendredi 23 février 2007
par Usagi3

Battlelore est un jeu simulant des affrontements de grande ampleur durant le moyen âge, comme la célèbre bataille d’Azincour. Il peut aussi simuler des affrontements fantastiques, avec Sorciers, Araignées Géantes, nains et Gobelins. Dans la première partie de cette critique, nous nous intéresserons aux affrontements sans les fameux "lore" (arcanes) qui ont donné son nom au jeu. Comme d’habitude, les photos en grand sont en bas de l’article !

Une partie de Battlelore.

Battlelore est un jeu de Richard Borg, chez Days of Wonder. Comme tous les jeux de Mr Borg (Mémoir’44, Commands and Colors...), il mélange des mécanismes de jeu de plateau, de jeu de carte et de jeu de figurines. Le résultat est une boîte spectaculairement lourde et chère (70 euros en moyenne). Quand on l’ouvre, on ne peut qu’être impressionné par la quantité (et la qualité) de matériel présente ! Battlelore est un gros jeu, et ne s’en cache pas. Dedans, vous trouverez deux luxueux livret tout couleurs, l’un détaillant les règles et l’autre dévoilant des scénarios de bataille. Puis un plateau de jeu en carton fort, recto-verso, illustré d’herbe... Et que d’herbe, d’ailleurs. Il est personnalisable par le biais de tuiles de carton (forêts, cours d’eau, vollines, bâtiments...). Des réglettes de plastiques qui permettent de faire tenir ses cartes debout tout en les cachant à son adversaire, plein de cartes, des pions pour le conseil de guerre, des marqueurs divers et varuiés (pions d’arcane, ponts, gués, barricades...)... Déjà, il y a de quoi faire ! Mais c’est sans compter les figurines : plus de 210 !!! Et aussi plus de 70 banières (nous y reviendrons). Wow. Ha oui, il y a des dés, aussi. Deux sets, un pour chaque joueur, ce qui devrait devenir la norme tellement c’est pratique.

Une figurine : de la cavalerie lourde !

Cette impression d’opulence et de luxe, justifiée, prend cependant un coup dans l’aile dès qu’on examine les figurines plastiques. De taille plus petites que celles de chez Games Workshop, elles sont réussies. Plein de sculptures différentes : fantassins légers, moyens et lourds, archers, cavalerie légère, cavalerie lourde, nains, nains avec épées à deux mains, arbalétriers nains, guerriers gobelins, guerriers hobgobelins, archers hobgobelins, cavalerie gobelinoïde sur lézards géants, une araignée géante, et deux figurines promotionnelles si on a eu de la chance : un géant et un élémentaire de terre. Re-wow. Oui mais voilà... Toutes ses figurines sont pour la plupart placées pêle-même dans la boîte, et donc une bonne moitié est... Pliée. Embêtant, ça. Heureusement, une parade existe : on plonge la fig dans de l’eau bouillante, on la remet gentiment en place, et on le replonge dans de l’eau, mais glacée ce coup-ci. Cela fonctionne très bien, mais c’est emmerd... Ch... Embêtant comme tout !

3 unités prêtes au combat.

Le jeu met en scène des batailles entre deux camps : les fanions (drapeaux flottant au vent) et les étendards (drapeaux qui pendouillent). Chaque unité d’infanterie comporte 4 figurines, et chaque unité de cavalerie, 3. Les créatures, elles, sont seules. Chaque unité comporte un porte-banière, qui montre tout plein d’informations de manière très ingénieuse : son camp (étendard ou fanion), son arme (épée, épée longue, arc, arbalète), et sa puissance (faible : verte, moyenne : bleue, forte : rouge). C’est vraiment génial : le champ de bataille est du coup excessivement lisible, même quand il est rempli d’unités ! Un coup de maître, cette histoire de banières. Chapeau bas.

Des éléments de décor.

Au niveau des mécanismes de jeu, on ne fait pas ce qu’on veut dans battlelore. Non madame. On a des cartes de commandement (entre 3 et 6), on en choisit une, et c’est elle qui nous dira quoi faire ! Ainsi, certaines cartes nous autoriseront à activer 3 unités sur le flanc droit, d’autres une au milieu... Quelques cartes rigolotes viennent pimenter le tout (contre-attaque : je copie ta carte, arcanes : ce sont les dés qui décident, charge de cavalerie...). Ceci fait que Battlelore n’est pas un jeu de stratégie. Je répète : ce n’est pas un jeu de stratégie ! Car vous devrez en fait vous adapter aux cartes que vous avez. Cela paraît un énorme défaut, et pourtant, non. C’est même assez fort. Je m’explique...

3 cartes de commandement, sur leur réglette plastique.

Un wargame avec tout plein d’unités présentes représente un vrai casse-tête, qui oblige à réfléchir tout plein avant de jouer et qui est surtout complètement injouable pour 99% de la population tellement c’est compliqué. Là, rien de tel : vous avez d’office un choix restreint de possibilités, représenté par les cartes de commandement dont vous disposez. Résultat ? Le jeu est plus rapide, la réflexion reste bien présente, et surtout... Ma femme peut y jouer ! Et donc par extension, n’importe qui. Je ne veux bien sûr pas dire par là que ma femme est bête, mais qu’elle ne voudrait jamais s’investir dans un wargame alors qu’elle joue avec plaisir à Battlelore. Tout joueur occasionnel peut y jouer, et ça, c’est un vrai tour de force ! Bravo Mr Borg.

Et ce n’est pas tout : il existe plein de cartes résumant des points de règles, les scénarios partent du basique vers le complexe de manière très didactique (on avale les règles sans s’en rendre compte), c’est du travail d’orfèvre en matière de pédagogie (et ça je connais hein : c’est mon métier !).

La chance joue une part non négligeable dans toute partie de Battlelore, grâce aux cartes de Commandement d’une part, et aussi parce que les combats sont résolus aux dés. Avec tout plein d’aléatoire, les dés. Cela rajoute du piquant aux parties, un assaut n’est jamais joué d’avance, surtout qu’un des résultats du dé oblige l’attaqué à reculer. Tout ceci nous éloigne encore d’un jeu de stratégie, mais concourt à faire de Battlelore un jeu très dynamique et plein de rebondissements.

Ma femme et moi avons beaucoup de parties à notre actif, mais nous n’avons fait qu’éfleurer les possibilités offertes par le jeu. Nous avons en effet déjà utilisé les unités non humaines (nains et gobelinoïdes), mais pas encore les parties vraiment fantastiques, avec sorciers, créatures, prêtres et tout le tralala. Je peux en tout cas dire que pour le moment, tout se passe à merveille : les règles sont claires et ne donnent pas lieu à l’interprétation.

En conclusion provisoitre, en attendant les parties fantastiques ?

Excellent matériel (avec le bémol des figurines tordues), règles simples, grande lisibilité, scénarios didactiques très bien conçus, c’est un quasi sans fautes ! Mais que ceux qui cherchent un jeu de stratégie passent leur chemin : Battlelore est un jeu de plateau avec figurines, mélangeant habilement cartes, figurines, lancers de dés... avec beaucoup d’aléatoire.

Tiens, dernier détail : beaucoup de boîtes de battlelore comportent des dés défectueux (la peinture des symboles arcanes s’écaille très vite (3 jours chez nous). Il suffit d’en informer Days of Wonder, qui vous renverra gratuitement un nouveau set plus résistant sous 3 jours ! Cela, c’est du SAV ! Félicitations à DoW sur ce point.

Usagi3

Post Scriptum :
Soutenez-nous en vous faisant plaisir ! Commandez en ligne depuis notre site chez l’Alchimiste, vous ne payerez pas plus cher, vous bénéficierez de tous leurs avantages (remise de 5%, frais de ports fixes de 6€, franco de port à partir de 60€), et nous toucherons 8% de votre commande pour acheter plein de choses et vous en faire bénéficier ! Merci !
Signatures: 0
Date Nom Sites Web Message