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Age of Sigmar : Impressions variées avant test !
mercredi 5 août 2015
par Usagi3
popularité : 9%

Rarement sortie de chez Games Workshop aura autant fait couler d’encre virtuelle... Il faut dire qu’on parle ici de l’une des deux franchises-phares de l’éditeur de Lenton, à savoir Warhammer Battle. Mais afin de comprendre le présent, hop ! Retour dans le passé.

1) Aux origines...

La première édition du jeu date de 1983. Il s’agissait alors essentiellement de fournir un cadre de règles pour utiliser les figurines Citadel de l’époque, de la medieval fantasy standard (comprendre : du Dungeons&Dragons).

Le truc rigolo, c’est que ça n’a pas évolué tant que ça depuis cette époque d’ailleurs !!

La background était alors quasiment absent (on se concentrait plutôt sur les caractéristiques des différentes races et factions, ainsi que sur les règles), ce qui est surprenant quand on sait que la quasi totalité de l’équipe était constituée de rôlistes.

Les choses changèrent graduellement, avec une culmination en 1986 (pendant la seconde version de Warhammer Fantasy Battle donc) : c’est la sortie de Warhammer Fantasy Roleplay, un vrai jeu de rôle. Le background du Vieux Monde est alors bien détaillé (enfin, surtout l’Empire), et le sera de plus en plus. D’abord assez peu original, empruntant sans vergogne à droite et à gauche chez de nombreux auteurs, le tout est cependant d’une remarquable cohérence.

Quand on arrive en 2015, à l’exception notable de Cathay, de l’Arabie (abordée cependant dans Warmaster de mémoire) et du Nippon, tout est bien développé et documenté. Les parties les plus polémiques (les Fimirs notamment, pas vraiment politiquement corrects au vu de leur mode de reproduction !!) furent graduellement estompées pour finir par disparaître totalement. Même si la cible commerciale de GW a alors bien changé (on y reviendra), l’ensemble reste marqué par une grande violence désespérée et des allusions pas très discrètes au sexe (Slaanesh).

2) La mode du reboot : quand le cinéma influence le jeu avec figurines

L’industrie du cinéma a popularisé le concept du reboot : on fait repartir une licence juteuse du début, avec de nouveaux acteurs et des éléments plus dans l’air du temps (exemple type : les Spiderman de Sony Pictures). Vous me direz, rien à voir avec Warhammer ?!? Ben si.

En 2015, si Warhammer 40k, improbable spin-off futuriste du Warhammer med-fan, continue de remporter un franc succès, les ventes de son vénérable ancêtre chutent depuis des années. La dernière version de 2008, la huitième si je compte bien, n’a rien arrangé malgré une excellente boîte de base opposant hauts elfes et skaven. Je n’y ai joué que deux fois, sans apprécier l’expérience : magie déséquilibrée et gros régiments inesthétiques et peu manœuvrables, entre autres (mais ce n’est pas l’objet de cet article).

Games Workshop doit réagir : la licence du Seigneur des Anneaux/le Hobbit arrive à expiration, et passer d’un coup de 3 gammes à une seule paraîtrait, comment dire... bien étrange, pour ce qui est encore le leader mondial du jeu avec figurines.

Et là, plaf ! Le reboot ! Ho, il était prévu depuis un moment déjà, comme le prouvent les suppléments End of Times, qui ont présenté la destruction apocalyptique du Vieux Monde. D’ailleurs, la communauté se demandait ce que GW allait sortir de son chapeau pour ressusciter son univers med-fan... Ben, elle n’allait pas être déçue tiens, la communauté.

En effet, point de résurrection. C’est même limite pour l’appellation de reboot, vu que c’est carrément un nouvel univers qui s’offre devant nos yeux éblouis (ou horrifiés, c’est selon). Arg ! Mais mais mais, pourquoi donc ?

3) Oui, pourquoi ?

Il convient de ne pas oublier que le taff de Games Workshop, ce n’est pas de faire de la figurine ou de vendre des livres : c’est de faire de l’argent. Pour satisfaire des actionnaires et des fonds de pension qui ne connaissent rien au Saint Hobby mais qui maîtrisent grave la notion de dividende. Et oui.

Vu de ce point de vue-là, tout s’éclaire... Le Vieux Monde, c’était du vu et du revu. Toutes les figurines pouvant être gravées et vendues l’avaient été. Les ventes s’effondraient. Dont acte : on va faire du neuf !!

Certes me direz-vous (voyez comme cet article est interactif, vous participez !!), mais Games Workshop ne va-t-il pas se fâcher irrémédiablement avec sa clientèle ?!? Meuh non, sot ignorant (les insultes, c’est cadeau). Contrairement à ce que croient les trentenaires et autres vieux qui pratiquent les Warhammer, le cœur de cible de GW, c’est le djeunz. Le préado ou l’ado prêt à faire les yeux doux au pouvoir d’achat de papa-maman pour obtenir son désir de la minute présente, à savoir une boîte de base, du matos de peinture, de la bombe de sous-couche, des pinces (c’est d’ailleurs assez drôle de voir la tête des parents arrivés devant la caisse, quand ils apprennent le prix de leur tranquillité devant la tévé). Du coup, ladite clientèle ciblée se renouvèle toute seule tous les 2/3 ans...

4) Mais alors, ils ont fait quoi exactement ?

Outre le fait d’avoir totalement revu et corrigé l’univers du jeu, les règles ont changé. Ho, juste un peu : on est passé d’un livre de règles de 280 pages à... 4 pages. Là aussi, c’est du génie marcketteux (et je ne suis pas ironique, au fait) : la génération actuelle, c’est celle du jeu vidéo, de l’immédiateté, du plaisir immédiat. Et pas celle qui lisait des livrets d’instructions avant de fourrer sa disquette dans le lecteur : celle que le jeu doit gentiment prendre par la main grâce à un didacticiel ludique et puis aussi lui rendre des points de vie quand elle se cache derrière une caisse ( !!).

Pareil, il faut passer de précieuses minutes à préparer une liste d’armée au préalable avant de s’amuser, tout en utilisant une calculatrice ?!? Râââ, meuh non ! Tu prends les gurines que tu veux et tu lances des dés, c’est ça l’avenir du jeu tactique coco !

Et là, le produit est en parfaite adéquation avec son public ciblé. Et on comprend mieux que si on n’en fait pas partie, de ce public-là, on se retrouve méchamment frustré, surtout si on a investi des centaines d’euros dans des figs issues du Vieux Monde ou que l’on apprécie le jeu compétitif.

Ce virage à trois mille degrés (environ) laisse sur le carreau une partie de la communauté, la plus fidèle, mais qui ne raque pas assez. Fallait acheter aussi, quoi, c’est votre faute les vieux pousseurs de plomb (euh pardon, de Finecast).

Ha oui, j’oubliais... Histoire de paraître gentil, Games Workshop a mis en ligne gratuitement (tiens, ils connaissent ce mot-là à Lenton ?) toutes les règles nécessaires (des Warscrolls ça s’appelle en anglais, et manifestement aussi en français d’ailleurs) pour jouer les vieilles figs dans ce nouveau système. Rooo, les enfoirés quand même ! Les salauds !

Euh, wait... Ben non, c’est vraiment sympa, pour le coup. Ça leur a coûté des thunes, c’est traduit en franglais, et le système de mots-clés les rend compatibles avec les futures références (un exemple : les nouveaux Elfes se nommeront Aelf. Si la liste de mots clés des anciens elfes n’avaient pas comporté ce mot, ils se mettaient les futures combos dans le cul... mais ce n’est pas le cas).

5) Quand Chapter House influence Battle...

Oui mais quand même, tes arguments-là, ils se tiennent, mais c’est faiblard, non ?

Ben non, et pour le prouver, je vais vous en asséner un autre qui explique lui aussi pas mal de choses. Un souci du Vieux Monde, en plus de tous ceux déjà évoqués, c’est qu’il est générique. Y a des Orcs verts, des nains barbus en armure, des elfes élancés avec des arcs, des dragons... Rien de copyrightable, en clair. Tout un chacun peut produire des figs compatibles. Et cela, Games Workshop l’a appris dans la douleur en perdant un procès contre un fabriquant de bitz pour 40k, Chapter House. Protéger son IP (propriété intellectuelle), c’est un des B.A. —> Ba de l’industrie...

D’où un univers où tout cela sera bien plus original.

6) Space Marine : it prints money !

GW va encore plus loin. 40k fonctionne et pas Battle ? Qu’est-ce qui marche le mieux en terme de vente à 40k ? Les Space Marines, bien sûr. Concept simpliste mais qui fonctionne grave : du gars costaud sauveur de l’univers en armure lourde. Pouf, la même chose débarque donc dans ce Warhammer Battle new age (appelé Age of Sigmar, on vous expliquera bientôt pourquoi) : les Stormcast Eternals. Des gars costauds sauveurs de l’univers en armure lourde donc, mais avec des marteaux au lieu d’armes à bolts. Regroupés en chapitres identifiables par un schéma de couleur différent (bon, ça s’appelle pas chapitre, mais c’est l’idée).

7) 1 + 1 = 2

Si on regroupe les éléments évoqués précédemment, on se rend compte que ce nouveau produit est parfaitement adapté à son époque et à son public ciblé. On voit aussi que GW n’a pas totalement renié son passé, s’étant fendu de règles gratuites.

Que le jeu soit très différent et peu adapté aux compétitions n’en fait pas pour autant une bouse immonde, même si je comprends parfaitement les réactions outrées sur le net.

D’un point de vue marcketting, c’est une vraie réussite.

8) Et l’avenir ?

Il est tout tracé. Il s’agit de vendre de la gurine et du livre. Et donc...

Lors de la reconquête des plans de magie par Sigmar et ses Sigmarines, une fabuleuse histoire va se dérouler devant nous ! Chaque étape verra un livre à 60€ raconter la chose, proposer de nouveaux éléments de fluff, introduire de nouvelles factions ! Mais les règles des nouvelles figs seront gratuites en ligne, donc t’es pas obligé d’acheter le bouquin. Mais bon, les règles de formations, qui octroient des bénéfices conséquents, elles seront que dans les livres, faut pas déconner non plus.

Truc bien sympa, GW a créé une application I-machin/Android qui donne tous les profils des figs, très pratique à l’usage et mise à jour régulièrement. Ça, j’aime.


La prochaine fois, on abordera l’univers et les règles, avant de livrer une partie de test ! A bientôt !

Bon jeu !

usagi3

 
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